Les témoignages de la renaissance de la Psychothérapie Assistée par Psychédéliques (PAP) qui émerge aujourd’hui sur nos écrans de télévision et dans nos librairies, bien qu’encore illégale dans la plupart des pays, interpelle, surprend et donne de l’espoir à tous ceux qui souffrent de dépression chronique, troubles du stress post-traumatique, anxiété, addictions, ou T.O.C.
Cette thérapie, connue comme libératrice de l’angoisse de la mort, notamment chez les patients atteints de cancer, était pourtant légale dans les années 50-60, après la découverte du LSD par Albert Hofmann et Arthur Stoll dans les années 40.
Infiltré dans la culture populaire par les mouvements contestataires beatnik et hippie, notamment grâce à Timothy Leary, Aldous Huxley, Ram Dass, Alain Ginsberg, le LSD avait suscité le retour aux pratiques chamaniques de l’ingestion de substances hallucinogènes dans le but de la guérison ou de l’élargissement de la conscience, avant d’être brutalement interdit en 1966.
Aujourd’hui des chercheurs suisses ont obtenu le droit de continuer leur recherche clinique durant laquelle les patients semblent être amenés à vivre « une des expériences les plus significatives de leurs vies ». Le journaliste Michael Pollen [1], révèle que les patients sont amenés :
- À résoudre leurs traumatismes refoulés à la base de leur souffrance ;
- Expérimenter de façon singulière la dissolution de leur personnalité, l’image de soi ;
- Se relier à la source universelle de l’amour au-delà des descriptions et se réconcilier avec la mort.
Pour Roland R. Griffiths – le directeur du Centre de recherche sur les psychédéliques et la conscience, il s’agit d’une expérience mystique ou transcendantale (lien sur le questionnaire qualificatif de l’expérience mystique).
Or, ce même processus se déroule durant la cure en Rêve Éveillé Libre. Car parmi les multiples fonctions de rêve, nous retrouvons ici « l’archéologie de la psyché » [2], la réparation spontanée des traumas à l’origine du mal-être et l’abolition de l’idée préconçue de soi-même.
Dans les deux thérapies, les patients rêvent éveillés et leur expérience n’est pas induite par la directive de(s) thérapeute(s). Ce(s) dernier(s) est(sont) là pour prendre des notes et rassurer le patient.
Le PAP s’astreint à cinq séances : deux séances préparatoires et deux séances intégratives avec administration de la substance sous un dosage assez élevé. Les expériences en REL semblent être moins hyperréalistes, mais le cadre d’une vingtaine de séances permet une intégration plus progressive. Car le thérapeute en REL, habilité à l’écoute psychologique, dispose également d’une palette d’interprétation symbolique et mythologique.
Dans les deux psychothérapies, PAP ou REL, avec des substances psychédéliques ou sans, les traumatismes, ainsi que la mort, sont représentés de façon symbolique et revêtent des formes propres à la sensibilité de chacun.
Dans les deux cas, au moment culminant de la cure, il se produit une sorte d’élargissement de la conscience qui permet au patient de se voir à la fois de façon subjective en tant que « moi-je » et de façon absolue en tant que « présence-conscience » illimitée – l’étape décisive d’une transformation profonde de la psyché.
Quelques sources :
Michael Pollen « Voyage aux confins de l’esprit » ; Ed. Quanto
Olivier Chambon et Jobelin Morrison « La révolution psychédélique » ; Ed. Trédaniel
« Fantastic Fungi » Paul Stamets ; Ed. Earth Aware Editions
« Magic Medecine » film documentaire de Monty Wates
Geogres Romey ; « Les rêves et leurs symboles » ; Ed. E.P.A
Geogres Romey ; « Un escalier vers le ciel » ; Ed. Chemins de L’harmonie
Geogres Romey ; « Les Pharaons survivent en nous » ; Ed. Robert Laffont
https://www.reve-eveille-libre.org/
[1] Voir son livre et la série homonome Netflix « Voyage aux confins de l’esprit ».
[2] Geogres Romey ; « Les rêves et leurs symboles » ; p29. Ed. E.P.A.